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La rénovation énergétique maintient l'activité
Nous prévoyons que la production belge de la construction se contractera de 1,3 % en 2023, après une baisse de 0,8 % en 2022, principalement en raison d'une activité plus faible dans les segments de la construction résidentielle et industrielle. Ces deux segments souffrent d'une inflation élevée et d'une augmentation des coûts de financement des activités de construction. Seule la production du génie civil devrait croître cette année (d'environ 3 %), soutenue par les investissements gouvernementaux dans les projets d'énergie propre et d'infrastructures. Le segment des travaux de rénovation axés sur la rénovation énergétique (chauffage, ventilation, isolation et énergies renouvelables) reste résistant car il bénéficie du soutien du gouvernement (réduction de la TVA).
De nombreuses entreprises sont très endettées et la combinaison des prix élevés de l'énergie, des matériaux de construction et des coûts de main-d'œuvre plus élevés exerce une forte pression sur les marges. Les entreprises de construction belges opèrent dans un environnement très concurrentiel, en particulier pour les appels d'offres publics. Il est très difficile de répercuter la hausse des coûts des intrants, car les prix sont généralement fixés pour de longues périodes.
Selon le dernier baromètre des paiements d'Atradius, le délai moyen de paiement dans le secteur belge de la construction était de plus de 60 jours au cours des 12 derniers mois. Cela met clairement en évidence le problème des retards de paiement et la pression qui en résulte sur la trésorerie des entreprises. Comme mesure immédiate pour éviter une pénurie de liquidités, les entreprises retardent les paiements à leurs propres fournisseurs, ce qui entraîne un risque d'effet domino dans la chaîne d'approvisionnement de l'industrie.
Compte tenu des perspectives économiques moroses pour cette année, de la hausse des prix des intrants et de l'expiration des mesures de soutien gouvernementales (liées à la pandémie), nous nous attendons à ce que les retards de paiement et les insolvabilités augmentent encore en 2023.
Nous estimons que la situation du risque de crédit est "médiocre" pour les sous-secteurs de la construction résidentielle et non résidentielle et "moyenne" pour le génie civil et les matériaux de construction. Bien que la demande devrait se redresser en 2024 et que les pressions inflationnistes s'atténuent, la pénurie de main-d'œuvre qualifiée restera un grave problème. Il y a une pénurie à tous les niveaux, des ingénieurs aux estimateurs, en passant par les chefs de chantier, les superviseurs de chantier et tous les types de personnel de construction et d'installation. Cette situation aura un impact négatif sur l'achèvement des projets de construction et augmentera les coûts de main-d'œuvre pour les constructeurs à l'avenir.