Des prix de vente toujours sous pression et un niveau de non-paiement qui reste élevé.
- Hausse inégalement répartie de la croissance en 2015
- Des prix de vente toujours sous pression
- Le niveau de non-paiement reste élevé
D’après l’Office néerlandais des statistiques, le commerce de détail de produits non alimentaires a enregistré une hausse de 2% en 2015. Mais les prix de vente ont diminué de 0,7% et le chiffre d’affaires est encore inférieur de 16% par rapport à ce qu’il était au moment du déclenchement de la crise économique de 2008.
La croissance s’est inégalement répartie entre les sous-secteurs. Selon CBS, les magasins d’ameublement se sont adjugés une hausse de près de 7% de leur chiffre d’affaires, attribuable au rebond du marché néerlandais du logement. Pour le sous-secteur de l’habillement, qui a été affecté par la baisse des prix, la hausse n’a été que de 2%. Les magasins d’articles ménagers, d’électronique grand public et de bricolage ont vu leur chiffre d’affaires baisser (de 5%, 3% et 2% respectivement).
Les perspectives de croissance restent positives pour 2016 et une hausse de 1,7% de la consommation des ménages néerlandais est attendue. Les segments des meubles et du bricolage devraient tirer profit de la confirmation de la reprise du marché néerlandais du logement.
Ceci étant dit, la conjoncture économique devrait rester difficile. Les consommateurs néerlandais sont toujours très sensibles aux prix et la position de force croissante des grands opérateurs du marché génère une concurrence acharnée. Dans tous les segments du commerce de détail, la concurrence et son corollaire, la pression sur les prix, resteront fortes et de nombreuses entreprises continueront à voir leurs marges de rentabilité se dégrader.
Parallèlement, de nombreux détaillants sont lourdement endettés et dépendants des prêts bancaires, tandis que de nombreuses entreprises ont toujours des difficultés à accéder à un financement bancaire. Le manque de financement est une raison majeure pour les faillites de certaines grandes entreprises de détail non-alimentaire fin 2015 / début 2016, en particulier dans l’électronique grand public et le segment du textile / chaussures.
Les difficultés de nombreux détaillants néerlandais traditionnels sont aggravées par le développement rapide du commerce en ligne, tant en termes de nombre de ventes que de valeur des ventes par consommateur. En 2015, les ventes B2C (des entreprises aux particuliers) sur Internet ont grimpé de 20%. En 2014, 10,6 millions de Néerlandais - sur une population d’environ 17 millions d’habitants – avaient déjà fait des emplettes en ligne et sur le site internet de certains grands détaillants on trouve déjà, sur un seul point de vente, toute la gamme des biens de consommation durables.
L’évolution de la démographie devient un facteur important: la population vieillit (en 2025, la part des personnes âgés de 65 ans ou plus devrait dépasser 20%), ce qui façonnera à l’avenir les besoins des consommateurs et leurs comportements d’achat. Par ailleurs, on observe un déplacement de la population vers les zones de croissance d’Amsterdam et de Rotterdam. Les consommateurs réclament de plus en plus un allongement des heures d’ouverture des commerces afin de pouvoir faire leurs courses à leur convenance.
On ne peut exclure que les entreprises qui refusent, ou ne sont pas en mesure de s’adapter au changement des comportements d’achat cesseront, tôt ou tard, d’exister. Cette évolution pourrait affecter principalement les petits détaillants, qui ne disposent souvent pas des moyens financiers indispensables pour procéder aux investissements nécessaires.
Considérant les défis actuels et futurs décrits ci-dessus, notre politique de couverture à l’égard du secteur reste prudente. Il est prévu que les niveaux d’impayés et de faillites restent élevés en 2016, et de nouvelles hausses de défaillances d’entreprises ne sont pas exclues.
Nous portons une étroite attention au chiffre d’affaires et à l’évolution de la marge des entreprises, ainsi qu’à leurs capacités de vente en ligne. Vu la persistance des surcapacités, surtout dans le segment des points de vente traditionnels, la résilience des détaillants de produits non alimentaires et leur capacité à survivre dépend de plus en plus de leur aptitude à combiner avec succès la vente en magasin et les canaux de vente sur Internet. La localisation et les heures d’ouverture des commerces sont également des facteurs à prendre en compte.
