Market Monitor Construction Italie 2017

Market Monitor

  • Italie
  • Construction

14 févr. 2017

La croissance du PIB italien restera faible en 2017 (+0,7%) après avoir crû d’à peine 0,8% en 2016, ce qui freinera la croissance du secteur de la construction.

  • Les investissements dans la construction devraient à nouveau diminuer en 2017
  • Le manque de financement bancaire reste un problème majeur
  • Le taux de faillites est toujours élevé

 

Depuis la fin 2014, la détérioration dans le secteur italien de la construction commence à s’atténuer, l’économie ayant modestement rebondi. Toutefois, les performances du secteur de la construction sont encore loin de représenter un vrai rebond. La croissance du PIB italien restera faible en 2017 (+0,7%) après avoir crû d’à peine 0,8% en 2016, ce qui freinera la croissance du secteur de la construction. Après une maigre hausse de 0,3% en 2016, les investissements dans la construction devraient diminuer de 1,2%, les investissements dans les nouveaux logements de 3% et les investissements dans les travaux publics de 3,6%.

 

Les médiocres performances du secteur s’expliquent principalement par la faiblesse du pouvoir d’achat et par les conditions de prêt strictes fixées par les banques. Considérant les problèmes auxquels le secteur financier italien est confronté actuellement, il y a peu de chances que cette politique de prêt restrictive s’améliore de sitôt. De nombreuses entreprises du secteur restent lourdement endettées. Les prêts bancaires à l’achat de logements ont diminué de 30 milliards d’euros en 2007 à moins de 8 milliards d’euros en 2015, et ceux destinés à la construction non résidentielle ont baissé de 20 milliards à 10 milliards d’euros.

 

Les retards de paiement imputables aux entités publiques ont également contribué aux difficultés du marché. Les conditions de paiement sont fixées à 5,5 mois en moyenne, alors que la durée légale est de deux mois. Les retards de paiement moyens sont encore longs, mais du moins diminuent-ils depuis 2014 (de 146 jours au 1er semestre 2014 à 117 jours au 1er semestre 2015 et 108 jours au 1er semestre 2016). Le nombre de notifications de non-paiement devrait rester élevé en 2017, mais aucune hausse majeure n’est attendue cette année. Il en va de même pour les faillites d’entreprises de construction, qui resteront à un niveau historiquement élevé.

 

Toutes les entreprises de construction ne sont pas affectées de la même manière par la situation difficile du marché. Les grandes entreprises ont fait preuve de résilience grâce à leur portefeuille diversifié de travaux d’infrastructures et axé sur l’exportation, qui les rend moins dépendantes du marché domestique. Ces opérateurs tournés vers l’exportation (actifs principalement en Afrique et au Moyen-Orient) devraient obtenir des résultats positifs.

 

En revanche, les coopératives et les consortiums de construction centrés sur le marché domestique de la construction résidentielle et les travaux publics ont été gravement affectés par la chute de la demande, le gel du crédit et les retards de paiement. Enfin, le segment le plus affecté est celui des petites et moyennes entreprises spécialisées dans la construction résidentielle, en raison de la diminution des investissements dans le logement privé (baisse de plus de 60% des nouveaux chantiers de 2008 à 2015) et de la limitation des prêts bancaires. La seule exception concerne les entreprises de travaux de rénovation soutenus par des mesures gouvernementales (+19% de 2008 à 2015).

 

Considérant les difficultés actuelles, notre politique de couverture reste restrictive. Toutefois, nous sommes plus souples à l’égard des opérateurs de la construction orientés vers l’exportation et qui dépendent moins du secteur public domestique.

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