Rapport Pays: l'Europe de l'Est

23/11/2017 Les risques en Europe de l'Est: la situation politique et la qualité du crédit.

Avec les négociations sur le Brexit et la présidence de Trump, 2017 est une année remplie d'incertitudes politiques. L'impact de cette situation politique sur les perspectives économiques ne se limite d'ailleurs pas à l'Europe de l'Ouest. Atradius a examiné la conjoncture dans les pays de l'Europe de l'Est et déterminé où se situent les risques.

Risque modéré en Hongrie, en Russie et en Turquie

La Hongrie, la Russie et la Turquie obtiennent un 5/10 dans le classement STAR Rating d'Atradius (où un score faible est mieux qu'un score élevé). Cela implique que ces pays présentent un risque modéré en matière de qualité du crédit. La situation politique y est aussi assez agitée. La Hongrie entre régulièrement en conflit avec la Commission européenne en raison de ses décisions controversées, tant sur le plan politique qu'économique. Ces confrontations à répétition entre le gouvernement et l'UE ont semé le doute parmi les États membres européens et les investisseurs internationaux.

Si la Russie fait preuve d'une certaine stabilité, c'est toutefois aux dépens de la démocratie. La Russie entretient de surcroît des relations tendues avec l'UE et les États-Unis en raison de la crise en Ukraine et de son intervention en Syrie. Cela a entraîné des sanctions, surtout sous forme de gel des avoirs, d'interdictions de voyager et de restrictions financières à long terme. Ces sanctions peuvent être lourdes de conséquences pour l'économie russe, notamment pour les capacités de refinancement des grandes sociétés nationales et des banques.

Whirling dervish

La Turquie connaît également une évolution politique mouvementée. L'érosion des principes de l'État de droit et des droits de l'homme se poursuit implacablement. Il s'ajoute à cela que le sud-est du pays est toujours gravement affecté par la guerre civile en Syrie. L'augmentation des risques politiques, les attentats terroristes et les relations tendues avec l'UE et les États-Unis auront inévitablement des conséquences économiques telles qu'une forte baisse des investissements étrangers et des dépenses des consommateurs. Cette baisse entraînera des conséquences négatives pour la croissance économique, la stabilité du taux de change, les possibilités de financement étrangères, etc.

Risque modéré à faible en Pologne, en Tchéquie et en Slovaquie

Mais tout n'est certainement pas misère et désolation en Europe de l'Est. La Pologne, la Tchéquie et la Slovaquie obtiennent, par exemple, un score relativement faible de 3/10. Bien que l'économie polonaise soit la plus touchée par le Brexit en Europe centrale, sa croissance économique demeure supérieure à la moyenne observée dans la zone euro. Le secteur bancaire polonais est par ailleurs stable, bien capitalisé, liquide et rentable.

En Tchéquie, l'économie est stimulée par une forte demande nationale, qui est alimentée par la croissance des revenus, la baisse du taux de chômage et les conditions de prêts favorables. La croissance de l'exportation se poursuivra simultanément grâce à la demande en provenance de la zone euro et à une position concurrentielle optimisée au niveau international.

La Slovaquie dispose également d'une position économique saine et solide. L'économie slovaque a en effet progressé de 3,3% en 2016 et devrait rester supérieure à 3% en 2017 et en 2018. Cela est dû au maintien attendu de la demande nationale, des investissements et de l'exportation vers la zone euro.